Nina s’envole vers l’Afrique, l’Afrique rêvée en forme de nuages ! Son obsession, voir des éléphants et c’est pour cela qu’elle est heureuse de rencontrer sa tante Akwa. Première surprise, l’aéroport est au milieu d’un ensemble de gratte-ciel. « Les éléphants, ce n’est pas pour cette fois ». Elle quitte en bus l’aéroport et chemin faisant, elle croise, une voiture renversée, un garde militaire, un point d’eau, un zébu. Arrivée au village où picorent les poules, un téléphone cellulaire sonne. Sa tante répond joyeusement et parle longtemps dans une langue inconnue laissant Nina dans l’expectative. Nul éléphant. Où sont les éléphants ? Sa tante n’en sait rien. Elle l’envoie avec Koffi, son cousin, voir Monsieur Kouakou. Sur le refrain « les éléphants ce n’est pas pour cette fois », d’épicier en sorcier, Nina découvre des personnages et des situations caractéristiques des sociétés africaines actuelles.
Subtile leçon de découverte du monde, cet album tricolore jaune, vert fluo et brun, au dessin très fin, sans fioritures, installe avec peu de moyens, un univers africain à de tout petits détails typiques : les rayons de l’épicier, les routes qui serpentent, l’amour du foot, le docteur internet etcà Sans jugement, sans prendre parti, un ton décalé, distancié nous montre par-dessus l’épaule de Nina, l’Afrique d’aujourd’hui, celle où coexistent le linge lavé à la bassine au milieu du village et le téléphone qui relie entre elles, à travers le monde, les familles. A la toute fin, l’auteur prend la parole « Nina n’a pas vu un seul éléphant [à] tu trouves cela triste ? Attends la suiteà » . La pirouette finale est pleine d’humour ! Associer une structure de conte de randonnée et découverte interculturelle est très pertinent et sans en avoir l’air, ce petit album donne une grande leçon !